Laureline Amanieux – Écrivaine & Réalisatrice est Ambassadrice d’Uni(s)vers la Lumière

Laureline Jacquot, connue sous le nom de Laureline Amanieux, est une écrivaine française et réalisatrice de films documentaires pour les chaînes de télévision et le web. Par ailleurs, elle produit la WebTV Savoirchanger.org pour changer en positif notre regard sur le monde, et elle est chroniqueuse en presse (notamment pour MUZE chez Bayard).

Elle a publié des essais en littérature et sciences humaines (éditions Albin Michel et Payot), de la poésie (éditions du Club des Poètes et Mines de Rien).

Ancien professeur de Lettres, Docteur es Lettres, elle est désormais formatrice en écriture de documentaires (voir https://ecrireundocumentaire.com/)

http://leslettresdelaurelineamanieux.blogspot.fr/

 

Ses réponses au questionnaire qui ont inspiré “Uni(s)vers la Lumière”

  • Une phrase d’inspiration pour parler de la Lumière ?

 

Je prends le terme Lumière dans un sens psychologique et spirituel. Par exemple, une de mes amies psychanalyste aime bien jouer avec l’expression « haut les cœurs » et elle déclare toujours : « courage, il faut porter le cœur haut ». La lumière, c’est cela, veiller chaque jour à porter notre cœur – haut.

 

 

  • Au mois de mai prochain est organisée la première journée internationale de la Lumière, que pourrait représenter pour vous cet événement ?

 

C’est une belle occasion de penser la lumière dans toute sa diversité justement, sans la réduire à un aspect ou un autre. Spontanément, je la vois sous un jour intellectuel, mais une telle journée me rappelle sa présence dans la nature, son utilisation par l’homme, sa place dans les sciences, son rôle philosophique et la nécessité écologique aussi de limiter les sources artificielles de lumière.

 

 

  • Si vous étiez un moment de la journée, vous seriez…

 

L’aube, parce que j’aime en particulier les moments de naissances et de renaissances, ceux où tous les possibles sont encore intacts : le sentiment de liberté créatrice est alors absolu.

 

 

  • Si vous étiez un animal, une plante ou un objet capable d’émettre de la Lumière ?

 

Une luciole certainement parce qu’elle continue à apporter une lumière, même infime, au cœur de la nuit

 

 

  • Si vous étiez un astre ?

 

Je pourrais choisir l’étoile, parce qu’elle produit sa propre lumière, et c’est important que nous soyons tous capables d’apporter notre lumière unique au monde, mais j’aime aussi l’idée qu’une planète reflète la lumière du soleil, sans pouvoir produire la sienne directement. Il est tout aussi important de savoir réfracter la lumière donnée par les autres autour de nous.

 

  • Vos héros et/ou héroïnes illustres ?

 

Lug, dans la mythologie celtique était un héros solaire, et je raconte son histoire dans mon essai “Une Vie positive, s’ouvrir à la force bénéfique des mythes” :

L’histoire de Lug affrontant Balor, dans la mythologie des anciens celtes, vous indique le chemin pour vous affirmer. Balor était le roi légendaire des Fomoires, un peuple qui oppressait les gens de la tribu de Dana en Irlande…

Surnommé « l’Œil du Mal », car il ne possédait qu’un seul œil au milieu du front, son regard foudroyait tous ceux qu’il regardait avec colère. Mais Balor garde sa large paupière fermée sans cesse comme un rideau. Lors des guerres, ses soldats sont obligés de la soulever avec des cordes et des pieux pour que l’œil mortel puisse se déclencher !

Dans La Bataille de Mag Tuired, on apprend que le jeune Lug prend la tête de l’armée d’Irlande contre les Fomoires. Il s’approche de Balor en bavardant, en plaisantant, pour attirer son attention.

Ce dernier ordonne à ses soldats :

– Soulevez ma paupière, que je puisse voir ce garçon.

Lug n’attend que cela : il lance alors une pierre violemment avec sa fronde au front de Balor : l’œil est enfoncé, ressort par l’arrière de la tête, tombe à terre du côté des soldats Fomoires… Il les foudroie par milliers. L’Irlande est libérée de leur tyrannie.

Dans cette histoire, Balor est le grand-père de Lug. Une prophétie druidique avait prédit à Balor qu’il serait tué par son propre petit-fils. Terrifié, il avait donc enfermé sa fille unique, Ethlinn, dans une tour pour qu’aucun homme ne l’approche. Son plan échoua, et sa fille engendra des triplés.

À leur naissance, le tyran ordonna que les bébés fussent noyés, mais Lug en réchappa miraculeusement et put accomplir son destin : il devint alors un héros, symbole de lumière solaire qui détecte son chemin à travers les ténèbres les plus épaisses.

Balor vit ensuite dans une peur continuelle. Plus il s’angoisse, plus il se rapproche de sa mort. Il représente ce que vous êtes, lorsque la crainte vous dirige : elle vous souffle les mauvaises décisions, elle vous entraîne vers l’échec, elle restreint vos possibilités de bonheur.

Plus la peur domine un individu, plus ce dernier devient une victime. Balor représente le dragon cracheur de feu, ou la mauvaise sorcière dans d’autres mythes, qui vous empêchent d’atteindre le trésor de sa grotte, qui crache sur vous des croyances négatives, des doutes et un désespoir brûlant.

Vous risquez même de devenir ce monstre, si vous renvoyez dans votre inconscient vos désirs les plus essentiels.

Vos démons intérieurs ne sont que vos limitations ; vous avez le pouvoir de les anéantir. Lug incarne ainsi la force solaire en vous, celle qui lance une pierre efficace au front de vos peurs.

L’un des attributs des héros solaires est la roue, car elle symbolise le soleil avec ses rayons multiples. Celle-ci détient le pouvoir magique d’écraser des ennemis. À chaque moment de détresse, quand vous sentez votre cœur oppressé, fermez les yeux, imaginez en vous cette roue solaire et faites-la rouler sur tous vos démons.”

 

  • Un tableau, une chanson, un livre ou un film lumineux à vos yeux ? Pouvez-vous nous éclairer sur votre choix ?

 

« Ravages » de Barjavel : un roman de science-fiction dans lequel le monde dépend de ses installations électriques et lorsque l’électricité disparaît subitement, la société retourne au chaos et à la barbarie. Barjavel nous rappelle que notre modernité ne tient qu’à un fil, et qu’à force d’abuser des ressources énergétiques, nous risquons de perdre tout ce que nous avons bâti.

 

 

  • Votre dernier éclair de génie ?

 

Avoir trouvé l’histoire exacte que je souhaite raconter dans mon tout premier roman et où la lumière joue un rôle important mais je ne peux pas en dire plus pour l’instant !

 

 

  • Votre dernier éclat de rire ?

 

Je ris chaque jour : la gaieté est le meilleur antidote pour s’extraire de nos ombres. Rire de nos colères au lieu de les prolonger, rire de nos angoisses que l’on a tendance à dramatiser, et rire aussi de petits riens dans le quotidien, juste pour le plaisir. J’avais une amie libanaise, Yola, dont je raconte l’histoire incroyable d’humanité pendant la guerre civile au Liban dans mon recueil de nouvelles “La Nuit s’évapore”. Elle riait même en racontant les évènements les plus tragiques de sa vie : c’est un modèle que je n’ai pas oublié. Rire était sa manière de relativiser, de mettre l’accent sur les issues positives au lieu de ressasser la douleur.

 

 

  • Votre rêve de Lumière ?

 

 

Il m’est arrivé de rêver d’une grande lumière blanche qui m’empêchait de voir le réel autour de moi : dès que j’ouvrais les yeux, je ne voyais que du blanc, sans réussir à avancer et à distinguer les contours de la ville dans laquelle j’étais en train de marcher, ou à discerner les gens. Comme si j’étais devenue aveugle. Trop de lumière n’est sans doute pas souhaitable, tout est question de mesure entre l’ombre et le lumineux.

 

 

 

  • Quelle est votre part d’ombre ?

 

La même que ma part lumineuse : mes émotions. A la fin de l’adolescence, j’ai écrit une nouvelle littéraire dans laquelle le héros découvrait tout à coup des flammes à l’intérieur de ses paumes. C’était à la fois très beau et le signe de sa richesse émotionnelle, il était à lui seul une source de lumière mais il ne parvenait pas à contrôler les flammes et il finissait par blesser et brûler ce qui lui était le plus cher au monde. Si j’écrivais cette histoire aujourd’hui, le personnage principal parviendrait à faire de ce feu une source de créativité et de métamorphoses positives. Il faut beaucoup de temps pour y parvenir, mais ça en vaut la peine.

 

 

  • Une expression, citation, métaphore, œuvre… parlant de l’ombre ou de votre rapport à l’ombre ?

 

 

Karl Jung : « Ce n’est pas en regardant la lumière qu’on devient lumineux, mais en plongeant dans son obscurité. Mais ce travail est souvent désagréable, donc impopulaire ».

 

 

 

  • Quel geste physique ou symbolique pourriez-vous faire pour passer de l’ombre à la Lumière ?

 

 

Plus je vieillis, mieux je connais mes ombres et plus j’évite qu’elles ne prennent le dessus dans les moments difficiles du quotidien. J’ai appris à les regarder en face, à les canaliser et à les accepter même quand ce que je voyais de moi allait à l’encontre de ce que je souhaitais voir. C’est une formidable source d’apaisement. Je continue à travailler intérieurement en ce sens. Rien n’est jamais acquis.

 

 

  • Avez-vous un projet personnel ou professionnel qu’il vous tient à cœur de mettre dans la Lumière ?

 

 

Mon prochain documentaire qui sera diffusé à l’automne 2018 s’appelle « Réparer la terre, sur les pas d’Eloïse » ; nous lançons une campagne de financement participatif de mi-janvier à mi-mars pour nous permettre de le finaliser dans les meilleures conditions. Ancienne intermittente du spectacle en Cinéma à Paris, Eloïse change de vie à 32 ans pour s’engager dans l’agriculture biologique près du Mans, en maraîchage. Notre documentaire suit son initiation auprès d’agriculteurs passionnés, et sa volonté déterminée de réparer la terre. Réalisé par Laureline Amanieux et Sonja Bertucci, ce film est soutenu par Le Ministère de l’Agriculture et la Région Pays de Loire.

Même après la fin du financement participatif, nous aurons besoin de soutien pour le faire connaître au plus grand nombre, nous recherchons des lieux de projections, des articles dans les médias… tout ce qui pourra propager le message épanouissant de ce film.

Teaser ici : https://www.youtube.com/watch?v=oi6VpnYs4IA

 

  • En tant qu’Ambassadeur de Lumière, que pourrait signifier pour vous : « Uni(s)vers la lumière» ?

 

 

Ce qui donne sens à l’existence, c’est de s’engager dans une action qui nous apporte du bonheur et qui en même temps en apporte aux autres, je crois. C’est l’homme/la femme qui peut changer la société et non pas la société qui doit dicter aux hommes leur conduite. Unis vers la lumière va dans ce sens : à partir de nos actions individuelles positives, nous pouvons tous contribuer à construire un monde valable.

 

 

 

 

  • « Photographie », en Grec,  signifie « écrire avec la Lumière »…

… laissez-vous inspirer !

 

Que vous inspire cette photographie de Basile Minatchy, titrée « Le monde à l’envers, de l’ombre à la lumière » ? Laissez parler votre imaginaire ou votre poésie…

C’est une image qui m’évoque ce chant des Amérindiens navajos, traduit par Étienne Ret :

« Je marche avec joie.

Je marche avec une lampe intérieure […]

avec la beauté devant et derrière moi

et la beauté sur les côtés et tout autour

je puis marcher et finir en beauté. »